Archdiocese of Ottawa-Cornwall

Nous sommes heureux de partager la transcription de la présentation de la nouvelle vision de l’Archidiocèse par l’Archevêque Marcel Damphousse lors de la réception du 15 mai. Veuillez noter que cette transcription a été éditée pour des raisons de clarté.

Cliquez ici pour voir la transcription sous forme de document.

 

Bonsoir tout le monde.

Ce rassemblement est bien différent de ce à quoi nous sommes habitués dans l’archidiocèse. Merci d’être si nombreux ce soir. Vous représentez fidèlement les personnes qui ont à cœur notre Église. C’est ce que je vois.

Au moment de lancer l’invitation, nous ne savions pas si la formule proposée répondrait à vos attentes. Mais ce soir, nous n’avons plus aucun doute de l’enthousiasme et de l’intérêt que vous manifestez pour notre nouvelle vision de l’archidiocèse.

Je souhaite vous faire part de ce que j’ai vécu dans ma rencontre avec Jésus-Christ, une expérience qui a changé ma vie. Ma devise épiscopale s’en inspire. Dans l’évangile selon Saint-Jean (10, 10), Jésus se présente comme le Bon Pasteur. Il nous dit qu’il est venu pour que nous ayons la vie en abondance. Personnellement, j’ai connu Jésus autrement qu’une personne apparaissant dans la Bible. Il n’était pas seulement un concept dont on me parlait à la messe. Il est devenu une vraie personne : quelqu’un qui a changé ma vie en soignant mes blessures et en venant à ma rencontre pour m’offrir le meilleur de moi-même.

En réfléchissant à cette expérience, je me suis dit : « S’il est possible pour une personne de vivre ce changement, alors pourquoi pas une église tout entière? L’archidiocèse au complet? » C’est là qu’est né mon espoir d’une vision commune qui pourrait rallier tous les groupes pour que Jésus donne à tous et toutes la vie en abondance.

Qui parmi vous ne voudrait pas d’une Église vraiment vivante? Si vous êtes ici ce soir, c’est que vous croyez que nous pouvons y arriver. Il suffit d’apprendre à discerner les appels de l’Esprit qui nous guide et nous aide à affronter les réalités de notre époque. L’Église nous apporte un message inestimable, mais il doit s’adapter à la réalité des gens d’aujourd’hui. Notre Église peut porter un message incroyablement puissant. Il suffit d’y croire. Votre présence en si grand nombre est un signe.

Plusieurs personnes m’ont dit : « Nous attendions cette soirée depuis très longtemps. » Je travaille depuis deux ans à cette vision et même depuis que je suis évêque, donc douze ans. À mon arrivée à Alexandria-Cornwall, je ne savais pas du tout quoi faire comme évêque. Mais je savais que notre Église était en déclin. Nous devions changer notre façon de faire. J’ai entendu parler de la nouvelle évangélisation. J’ai compris que c’était ce dont nous avions besoin, mais j’ignorais comment y arriver.

Comment passer de notre forme de culte actuelle à une Église missionnaire qui transmet dans la joie notre foi en Jésus-Christ [au lieu de seulement rapporter] la vie d’un homme à partir d’un livre ou d’une idéologie chrétienne? [Nous devons] apprendre à présenter Jésus-Christ à partir d’une expérience très personnelle. C’est l’Église dont nous avons besoin aujourd’hui.

Une Église missionnaire qui avance vers les autres veut dire que nous prenons à cœur de devenir des disciples intentionnels du Christ. Jésus commande à ses apôtres et à nous aussi : « Allez et faites des disciples. » Faites des disciples, et non pas devenez des disciples.

La plupart d’entre nous avons vécu cette expérience [de devenir disciple] en suivant le Christ dans notre Église. Mais aujourd’hui, il faut aller plus loin. Nous devons apprendre à faire des disciples. Le seul moyen d’y arriver, c’est d’aller vers les autres. En effet, les personnes qui ne sont pas encore des disciples ne vont pas à l’église. Comme à peine 5 % à 7 % des catholiques fréquentent nos églises, nous devons sortir de ces murs pour devenir une Église présente dans la collectivité, qui va vers les gens.

J’ai la profonde conviction que Dieu accomplit déjà une œuvre extraordinaire dans notre archidiocèse. Grâce à Dieu, nous avons des fidèles qui portent leur foi avec passion. Je songe à toutes nos missions auprès des jeunes : dans les écoles catholiques, dans les campus universitaires grâce à Catholic Christian Outreach, dans les retraites de NET Ministries grâce au travail magnifique d’Esprit Jeunesse et à l’évangélisation d’Encounter Ministries. Notre archidiocèse abrite déjà toutes ces réalités qui forment une base sur laquelle je peux compter. Elles nous aident à avancer avec assurance vers cette nouvelle réalité où nous répondons à l’appel et devenons missionnaires.

« Avancer vers les autres » est l’une des dimensions essentielles de notre nouvelle vision. « Avancer vers les autres » sera notre priorité, même si nous tenons aussi à « avancer en profondeur » et à « avancer ensemble ». Les trois vont de pair. N’attendez pas de connaître le Christ parfaitement [pour devenir missionnaire]. La première étape, c’est d’avancer vers les autres.

Jésus n’a pas attendu que ses apôtres comprennent parfaitement ce rôle. Il leur a simplement donné cette mission. C’est en avançant dans votre mission que vous comprendrez quoi faire pour approfondir votre foi en Jésus-Christ. Vous serez face à vous-même, à votre situation et à ce que le Christ peut changer dans votre vie. Comment pouvez-vous être témoin du Christ?

Approfondir votre foi est essentiel. Je crois que le meilleur moyen de ramener des foules dans nos églises, c’est de tendre la main à tous les cœurs brisés, aux personnes qui ont souffert ou vécu des déceptions par rapport à l’Église. Ces personnes sont si nombreuses. Pour avancer vers les autres, nous devons les aider à connaître le pouvoir de guérison du Christ, à connaître le pardon de Dieu. Nous devons vivre dans notre chair le pouvoir de son pardon. [Nous devons savoir] ce dont le Christ est capable pour nous, pauvres pécheurs, car en mourant pour nous sur la Croix, il nous montre jusqu’où va l’amour de Dieu. C’est cet amour que nous devons transmettre aux gens, à nos frères et sœurs, à toutes ces personnes qui attendent cette rencontre. Nous tous et toutes, sans exception, nous devons répondre à l’appel et mener cette mission. Toutes les personnes baptisées ont un rôle à jouer pour faciliter ces rencontres.

Saint-Jean-Paul II a été très clair à ce sujet. Dans Redemptoris Missio, il invitait toutes les personnes baptisées à faire rayonner la mission évangélisatrice. Aujourd’hui, notre Église va mal parce qu’elle a oublié sa raison d’être : incarner une Église missionnaire, une Église évangélisatrice. Dès que nous aurons intégré cette réalité qui est la véritable identité de l’Église et son essence même, l’Église retrouvera une vitalité éblouissante qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Nous devons croire dans ce potentiel extraordinaire qui nous attend.

Je crois avec ferveur dans cette vague de grâce qui traverse notre archidiocèse et même le monde entier. Cette Église en transformation commence à devenir une réalité. Cette année, le nombre de catéchumènes baptisés dans l’archidiocèse a presque doublé par rapport à l’an dernier. J’hésite à dire que c’est l’œuvre de l’Église. En vérité, c’est l’œuvre de Dieu. [Des inconnus] se présentent à l’église et nous disent : « J’aimerais être baptisé. » Ces personnes ont soif de vérité. Elles ont soif de Dieu. Elles aspirent à une vie spirituelle, à donner un sens à leur vie.

Il ne sera pas difficile d’« avancer vers les autres ». N’ayez pas peur. Les gens ont soif de rencontrer des gens dont la vie a été changée par Jésus-Christ. Il suffit d’aller vers les autres, de partager votre foi, et elle se propagera autour de vous. Nous avons besoin d’une nouvelle pandémie qui fera vivre notre foi. Alors, notre Église prendra vie. Nous avons tant à offrir au sein de l’Église.

Je crois que l’étape la plus difficile sera d’« avancer ensemble ». Nous avons une vision. Nous y expliquons que l’Église a un potentiel éblouissant, qui insuffle la vie. Mais le plus difficile sera d’incarner cette vision dans nos paroisses et dans notre vie personnelle. Transformer la vision en réalité sera difficile. Nous devrons accepter de changer, d’abandonner certaines façons de faire et d’accueillir le Christ pleinement dans nos liturgies. Par leur beauté, nos liturgies doivent rappeler leur caractère sacré pour que les fidèles sur les bancs d’Église soient touchés par la grâce sacramentelle.

Cela dit, le grand défi reste d’aller plus loin en sortant des murs de l’Église. C’est là où nous devons apprendre à mener [cette mission]. Nous devons apprendre à toujours garder la mission au cœur de tout ce que nous faisons. Cela veut dire que nous prierons pour la réussite de la mission dans les paroisses voisines. Nous ne pouvons plus rivaliser entre paroisses. Nous devons prier pour elles et prier pour la réussite de toutes les églises.

[La mission] pourrait exiger de revoir le fonctionnement de l’Église dans chaque région. Ce sera particulièrement dur dans les régions où il y a trop de biens de l’Église qui accaparent toutes nos ressources humaines et financières et ne laissent rien à la mission. Des choix difficiles nous attendent. Nous devons garder le cap sur la mission qui nous est confiée et la garder au cœur de nos prières.

Nous nous donnons huit ans pour faire de cette vision une réalité. Que se passera-t-il dans huit ans? En 2033, nous célébrerons un autre jubilé. En l’an 33, le Christ est mort et ressuscité. C’était la Pentecôte et la naissance de l’Église. En 2033, nous célébrerons les 2 000 ans écoulés depuis [ces événements]. Comment voulons-nous les célébrer?

Au sein de l’Église, il y a un mouvement appelé « Global 2033 » qui aspire à ce que le monde entier connaisse Jésus-Christ. Nous sommes loin du compte aujourd’hui. Après 2 000 ans, il est inexplicable que certaines personnes n’aient pas encore entendu parler du Christ. Nous devons faire mieux. Il nous reste huit ans pour transformer notre culture et changer nos mentalités afin d’accepter franchement cette vision de l’Église missionnaire.

J’espère que vous comprenez mieux cette vision que nous avons pour l’archidiocèse.

Avant de passer à la prière d’envoi, je souhaite conclure par cette réflexion. Combien d’entre vous connaissent The Chosen?

La série The Chosen est un commanditaire or [de la réception de ce soir]. J’ai été très surpris, mais ravi de l’apprendre! Cette série télévisée aborde la vie de Jésus et de ses disciples. Pour le moment, elle compte cinq saisons. La cinquième vient de sortir en salles, alors elle n’est pas encore diffusée sur YouTube. Mais j’ai vu la cinquième saison [au cinéma]. En fait, j’ai déjà utilisé des scènes de [saisons précédentes] lors de journées pastorales pour aider le clergé à comprendre la vision de Jésus et sa façon d’insuffler aux apôtres la vision d’une Église missionnaire. Elles ont profondément marqué le clergé. Dans les bureaux de l’archidiocèse, notre personnel regarde la série pendant l’heure du dîner. Cette série nous présente la vie de Jésus sous un tout nouveau jour.

Ce soir, je voulais que nous regardions ensemble une scène de la cinquième saison. The Chosen nous autorise gracieusement à diffuser cet extrait, même si la saison n’est pas encore disponible en ligne. Comme seule condition, l’équipe nous a demandé de ne pas enregistrer le contenu partagé sur les écrans ce soir. Je vous prie de respecter cette consigne.

(Note de la rédaction : Pour respecter cette promesse, cet extrait est exclu de l’enregistrement. Toutefois, les dialogues ont été transcrits et traduits.)

Permettez-moi de vous situer un peu par rapport à l’extrait.

Il s’agit d’une rencontre entre Jésus et son apôtre Thaddée. Vous ne connaissez peut-être pas Thaddée. Son nom est à peine mentionné dans l’Écriture sainte. [Cette scène] présente la première rencontre entre Jésus et Thaddée sur un chantier. Jésus est charpentier, comme vous le savez. Thaddée est un tailleur de pierre ou maçon et, durant une pause de travail, Jésus décide d’avancer vers les autres. Il va vers Thaddée et lui parle de sa vision pour bâtir le royaume de Dieu. Il demande à Thaddée de le suivre, et Thaddée résiste à l’invitation. Il pose de nombreuses questions. Jésus travaille fort pour convaincre Thaddée que ce royaume de Dieu, cette nouvelle aventure, en vaut la peine. Écoutez bien comment Jésus s’adresse à son apôtre en devenir.

 

Thaddée : Je retourne au travail. J’ai un solde à gagner pour mon travail.

Jésus : Pars avec moi ce soir. C’est ma dernière offre.

Thaddée : Tu ne m’as rien offert.

Jésus : Un nouveau royaume. Une valeur éternelle.

Thaddée (faisant une pause) : Quelle sera ma paie?

Jésus : La paie?

Thaddée : Oui, le solde, la paie journalière, le logement offert. Tu as pensé à tout ça?

Jésus : Il n’y a pas de paie. Du moins, pas au sens de la vie ordinaire. Je suis rabbin et je te demande de me suivre.

Thaddée (frustré, sur le point de s’en aller) : Heureux de t’avoir rencontré.

(Tandis que Jésus s’adresse à Thaddée, un montage d’extraits des saisons précédentes montre les autres apôtres que Thaddée rencontrera, ainsi que les joies, les miracles et les pertes qui l’attendent.)

Jésus : Tu participeras à changer le monde. Tu intégreras une famille formée de gens qui, sans être tes proches, sont néanmoins liés par le sang. Tu passeras tes journées en compagnie de personnes des plus intéressantes, libres, drôles, motivées, braves, encourageantes, intelligentes, fortes, impétueuses, loyales, aimantes et imparfaites à avoir jamais existé.

Tu verras et feras des choses qui dépassent l’entendement. Tu te sentiras adoré, haï, utile, perdu et retrouvé. Tu vivras partout et nulle part. Tu perdras des amis. Tu perdras tous tes amis et ta propre vie. Tu iras aux confins de la Terre et là, tu participeras à la naissance du plus grand mouvement sur Terre.

Certains diront que tu te trompes, que je me trompe et que rien de tout cela n’est vrai. Ils nous traiteront d’hérétiques, de menteurs et de charlatans. D’autres te célébreront et te vénéreront. Ils te considéreront comme un saint.

Mais tout cela est secondaire. L’essentiel, c’est que tu auras dit « oui » alors que le monde dit « non ». Tu auras espéré contre tout espoir et continué à croire. Tu auras lâché prise et tenu bon jusqu’à la fin.

(Thaddée sanglote)

Jésus : Me suivras-tu?

 

« Me suivras-tu? » C’est la question que Jésus pose à chaque personne ici ce soir. « Me suivras-tu? » En tant qu’archevêque, je dis « oui » au Christ ce soir, devant vous, dans la foi et en ayant la pleine assurance de son amour et de ses intentions bienveillantes pour notre archidiocèse, car il agit à travers chacun et chacune d’entre nous pour réaliser cette vision. Avant la prière d’envoi, je vous invite à vous recueillir en silence pour réfléchir à l’appel du Christ et à la réponse qu’il espère de vous. Accepterez-vous de dire « oui »?

(Moment de silence)

J’invite Mgr Yvan à me rejoindre sur scène pour la prière d’envoi. Veuillez simplement baisser la tête ou ouvrir vos paumes, comme pour recevoir une bénédiction, tandis que je récite la prière pour vous confier cette mission.

 

Notre Père qui es aux cieux, c’est le cœur rempli d’espoir que nous te prions d’accorder ta bénédiction à tous les fidèles rassemblés ici et à toutes les personnes baptisées de l’archidiocèse d’Ottawa-Cornwall.

Remplis nos cœurs de courage pour qu’unis et inspirés par cette vision commune, nous ayons la force de bâtir ton royaume. Accorde-nous la force de ton Esprit, comme tes apôtres au jour de la Pentecôte, et nous deviendrons des disciples missionnaires, qui témoignent du Christ et qui renouvellent ton Église. Aide-nous à avancer vers les autres, à avancer en profondeur et à avancer ensemble.

Lorsque nous avançons vers les autres, insuffle-nous courage, audace et miséricorde en tant que témoins de notre foi dans le Christ.

Lorsque nous avançons en profondeur, nos cœurs guérissent, notre foi s’approfondit, et nos vocations prennent un sens nouveau : nous répondons à l’appel du Seigneur qui nous invite à utiliser les dons reçus de lui.

Lorsque nous avançons ensemble, aide-nous à préserver la communion du cœur et de l’esprit, guide notre discernement et insuffle un regain de collaboration et d’unité entre nous.

En tant que pasteur, je vous commande d’accueillir cette vision avec joie et de prendre à cœur la réalisation de cette mission de l’Église au sein de votre famille et de vos communautés de foi.

Priez souvent les uns pour les autres. Aimez Dieu. Aimez votre prochain. Cherchez toujours le royaume de Dieu. Viens, Esprit-Saint, donne à tes disciples les grâces nécessaires pour entendre ta voix. Donne-leur le courage de suivre tes pas. Donne-leur l’audace de croire que cette vision d’une Église vraiment missionnaire est non seulement possible, mais assurée. Car nous te connaissons comme « celui qui peut réaliser, par la puissance qu’il met à l’œuvre en nous, infiniment plus que nous ne pouvons demander ou même concevoir » (Ep 3, 20).

Et que Dieu tout-puissant vous bénisse, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Amen.

Welcome to the Archdiocese

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