Je m’appelle Lindsay Charland et je suis la nouvelle directrice du développement philanthropique pour l’archidiocèse d’Ottawa-Cornwall. Je suis l’épouse de Nicholas et la mère de quatre enfants, dont un au Ciel. Avant de me joindre à l’archidiocèse, j’ai été missionnaire auprès du CCO, leCatholic Christian Outreach, ici à Ottawa pendant les 11 dernières années. J’étais la directrice fondatrice de la direction Intendance et développement.
Pour ce qui est de l’Église, on pourrait dire que je suis investie à cent pour cent. Je suis consciente de mon identité la plus profonde, qui est d’être la fille bien-aimée de Dieu. Mais ça n’a pas toujours été le cas.
Après le secondaire, j’ai commencé à travailler à plein temps et je suis allée vivre avec mon copain. Tout allait bien, du moins, en apparence. Mais deux ans après avoir obtenu mon diplôme universitaire, les choses se sont gâtées. Mon couple s’est brisé.
Je me souviens avoir été assise dans mon auto, seule, un soir de juillet. Je ne savais plus quoi faire de ma vie. Malgré tout, j’ai décidé de faire confiance à Dieu. J’ai fait une prière très sincère ce soir-là. J’ai dit à Dieu que je lui faisais confiance, que je savais qu’il s’occuperait de moi. Je lui ai demandé : « Qu’est-ce qui me manque? Qu’est-ce que je ne comprends pas? »
Dans le silence qui a suivi, du plus profond de mon cœur, j’ai entendu un seul mot : « Jésus ».
Ça m’a surprise, parce que je n’aurais jamais pensé à cette réponse moi-même. J’étais curieuse par rapport à la chrétienté, mais les chrétiens eux-mêmes me semblaient hypocrites et fatigants avec leurs discours de « Accepte le Christ ou brûle ». Et puis, je ne pouvais tout simplement pas comprendre leur « Dieu qui était mort sur une croix ».
J’ai quand même répété ma question, juste pour être certaine que j’avais bien compris. Encore une fois, j’ai entendu : « JÉSUS ».
Alors, j’ai capitulé et j’ai dit : « OK, Dieu. Si Jésus est vraiment ce qu’il dit être, s’il est vraiment ton Fils, s’il est vraiment mort sur une croix pour mes péchés et tout ça, je suis prête à le croire, mais tu dois me montrer que c’est vrai parce que je ne veux pas croire un mensonge. »
Ne sachant pas trop quoi faire ensuite, j’ai pensé à ma meilleure amie, Jennie, qui m’invitait toujours à l’accompagner à l’église. Quand je refusais, elle était patiente et aimable, mais elle n’a jamais cessé de m’inviter.
J’ai donc appelé Jennie et je lui ai raconté ce qui venait d’arriver. Je lui ai demandé si je pouvais l’accompagner à l’église quand elle irait.
Elle s’est mise à rire et a dit : « Toi, ça fait deux ans que je prie pour toi, pour que tu me poses cette question. Es-tu libre demain soir? »
Je me suis demandé ce qui pouvait bien se passer dans une église catholique un mardi soir. »
Elle m’a invité à une nuit de prière, de louange et d’enseignement. À la fin de la soirée, les gens ont été invités à venir en avant pour recevoir des prières. Je n’avais rien à perdre, alors je suis allée pour que l’on prie sur moi et j’ai senti la douce paix de l’Esprit Saint. À part le sentiment de paix, je n’ai rien ressenti de différent en moi jusqu’à ce que je quitte l’église. Tout à coup, je suis devenue très consciente de ce qui était bien et de ce qui était mal. Ce qui était bien, saint et donné par le Seigneur m’attirait et m’apportait la paix. Mais ce qui était inspiré par le monde, de la chair ou du péché me répugnait complètement. J’ai appelé Jennie et je lui ai demandé : « Mais qu’est-ce qu’ils m’ont fait? Je ne peux pas vivre comme ça! »
Elle ne le savait pas vraiment, elle non plus, mais elle m’a invitée à l’accompagner à la messe le dimanche suivant, et j’ai accepté. Les gens jasaient et semblaient heureux d’être là. L’Esprit-Saint était présent dans cette église, la présence de Dieu était évidente.
Je n’avais jamais participé à une messe catholique auparavant, mais au moment de la consécration et de l’élévation, la terre s’est arrêtée. Lorsque le prêtre a élevé la sainte hostie, j’ai regardé l’autel, émerveillée : je savais au plus profond de mon âme, et sans l’ombre d’un doute que j’avais devant moi la seule et unique vérité. Presque en choc, j’ai tiré le bras de Jennie et je lui ai demandé : « Mais qu’est-ce qui se passe? » Elle a souri et a murmuré : « C’est l’Eucharistie. »
Je n’avais jamais entendu ce mot avant. Je suis restée là, à genou, dépassée par les événements, et j’ai dit : « Qu’est-ce que c’est? » Elle a simplement répondu : « C’est Jésus. » Et au plus profond de mon cœur, je le savais déjà; et je L’ai accepté au complet à ce moment-là.
Après cette prise de conscience, j’ai demandé à Jennie quelle était la prochaine étape pour moi. Elle m’a invitée à ce qu’on appelait tout simplement les « soirées de prières », chaque semaine, à l’église. C’est là que j’ai reçu la guérison de mes problèmes gastriques. Comme si la guérison physique n’était pas assez, Dieu guérissait mon âme, aussi, en même temps.
Pendant des mois, je pleurais à chaque messe, pendant l’Évangile et l’homélie. La vérité me transperçait comme une épée et je pleurais, mais de douces larmes de repentir, d’espoir et même de joie. Je n’ai cessé d’aller à la messe les dimanches, et aux soirées de prières les jeudis soirs. Ces deux points de contact dans la communauté de foi sont devenus mes piliers, tout comme la profonde amitié que je tissais avec Jennie qui m’a accompagnée tout au long de ce parcours. Ensemble, ils ont créé des “environnements” de foi dans lesquels de multiples “moments de rencontre” ont été soit rendus possibles par la providence, soit facilités intentionnellement.
Un soir en septembre,pendant la réunion de prière, j’ai eu une occasion concrète de donner ma vie à Jésus, et j’ai répondu. Ce n’était pas compliqué; c’était une prière simple, mais sincère.
À partir de ce moment-là, ma vie a été transformée. Mon amour pour Jésus grandissait de plus en plus.
Le 22 mars 2008, le jour le plus important de ma vie, j’ai été reçu dans l’Église par les sacrements de l’initiation : Baptême, Première Communion et Confirmation, avec Jennie, bien sûr, comme marraine !
Je vous raconte ma conversion pour témoigner les véritables et profondes transformations qui sont possibles dans la vie de quelqu’un lorsque l’Église est fidèle à la Mission. Dans mon cas, l’Église prit la forme :
- D’une personne, une forme individuelle, en la personne de Jennie;
- De petits groupes, les soirées de prières et les groupes de jeunes adultes;
- D’une paroisse, la communauté catholique;
- D’une Église locale.
Et toutes ces formes étaient alignées afin de pouvoir m’accueillir en tant que nouvelle-venue. J’ai été aidé par des personnes qui croyaient au pouvoir de Dieu de transformer la vie des gens et qui étaient prêtes à prendre des risques, à s’engager dans la foi et à être des instruments entre les mains de Dieu pour réaliser cette transformation.
Il est clair que je ne suis pas passé d’un état “spirituellement incertain” à la pleine communion avec le Christ et son Église d’une manière typique ou “ordinaire”. Cependant, je crois que la manière plutôt “extraordinaire” dont le Seigneur m’a appelé à Lui est un exemple du genre de miracles qu’Il veut opérer dans et à travers les gens en ces temps. Je crois que les histoires comme la mienne sont comme les premières gouttes de pluie avant un grand torrent de grâce ; Dieu est en marche et je suis convaincu que nous verrons un déluge de conversions dans les années à venir.
Sommes-nous, individuellement et dans nos communautés paroissiales, prêts à les recevoir ?
Je suis heureuse d’entamer ce voyage avec vous, voyage qui vise à réaliser le dessein de Dieu, qui souhaite que son Église dans l’archidiocèse d’Ottawa-Cornwall soit florissante, attentive aux mouvements de l’Esprit-Saint et centrée sur sa mission, qui est d’amener l’autre à être en relation authentique et dynamique avec Jésus et son Église.
Lindsay Charland